Iñaki Cercadillo, directeur de la clinique dentaire Ahoa, est un spécialiste de la chirurgie orale à charge immédiate et de l’implantologie, avec plus de dix ans d’expérience dans le secteur. Outre sa pratique professionnelle, il est professeur associé à l’unité de chirurgie orale et maxillo-faciale de la faculté d’odontologie de l’université de Barcelone. Il est membre de la Société espagnole de chirurgie orale (SECIB) et du groupe de recherche biomédicale IDIBELL de l’hôpital de Bellvitge.
L’Espagne est-elle une référence en matière de chirurgie buccale ?
Du point de vue académique et de la recherche, les universités espagnoles occupent une position de référence, avec un niveau élevé de production scientifique. On peut également dire que la qualité des soins reçus par la population se situe à un niveau élevé au sein de l’Union européenne. D’autre part, l’Espagne est le seul pays, avec le Luxembourg, à ne pas reconnaître officiellement cette spécialité dentaire. La création de la spécialité fait actuellement l’objet d’un consensus au sein des institutions académiques, des sociétés scientifiques et des associations professionnelles. L’administration doit encore franchir le pas.
Vous venez de présenter à Salamanque les conclusions préliminaires d’une étude sur la mise en charge immédiate, en collaboration avec l’équipe de chirurgie orale de l’Université de Barcelone. Quel est le stade de développement de cette étude ?
Il s’agit d’une étude qui évalue les résultats à long terme d’un traitement implantaire spécifique, la réhabilitation complète d’une arcade, c’est-à-dire toute la partie supérieure ou inférieure de la bouche en même temps. Cette étude servira à démontrer la grande efficacité de la mise en charge immédiate et la grande satisfaction des patients qui ont choisi ce traitement. À Salamanque, nous présentons les résultats immédiats du traitement, trois mois après l’intervention chirurgicale et la mise en place des dents provisoires fixes. Les résultats sont spectaculaires : 99,02 % de réussite des implants. Seuls 4 implants ont échoué sur un échantillon de 435 implants posés.
D’autre part, l’application du nouveau protocole de chirurgie guidée que vous développez assurera-t-elle une plus grande sécurité de l’intervention et garantira-t-elle de meilleurs résultats ?
La chirurgie guidée est une ressource pour le traitement des implants qui implique de disposer d’un niveau maximal d’informations pour le diagnostic et la planification du traitement, ce qui signifie une exécution plus précise et plus détaillée du traitement. Elle n’apporte pas toujours des avantages au patient, mais il est certain que la réduction du traumatisme chirurgical permet au patient de se sentir rétabli dans les 24 heures, alors qu’avec les procédures conventionnelles, il faut compter entre 5 et 7 jours.
L’un des principaux problèmes que l’on peut rencontrer lors de l’implantation d’une dent est son rejet. L’application de nouvelles procédures permettra-t-elle de parler d’un taux de rejet plus faible ?
Oui, les nouvelles procédures nous permettront d’obtenir des résultats plus prévisibles avec des traitements plus simples. Par exemple, une situation très fréquente est le manque d’os pour la pose d’implants, en raison de l’atrophie osseuse. Dans ce cas, l’étude en 3D, qui est ce que la chirurgie virtuelle nous permet de faire, nous permettra de placer les implants dans la position exacte en fonction du volume osseux disponible à ce moment-là. Malgré les résultats extraordinaires obtenus au cours des dix dernières années, nous souhaitons toujours améliorer l’expérience de nos patients, en réduisant l’inconfort et la durée des traitements.
Le facteur temps est toujours important pour les patients. Les nouvelles techniques permettront-elles de réduire la durée des traitements ?
Oui, c’est bien cela. Le traitement implantaire a toujours été caractérisé par le fait qu’il faut entre 3 et 6 mois pour que le patient profite du résultat, des dents fixes. Ce que la mise en charge immédiate et la chirurgie virtuelle nous permettent de faire, c’est de réduire le temps d’attente, c’est-à-dire que le jour même où nous posons les implants, nous pouvons mettre en place les dents fixes. Celles-ci seront provisoires, mais le patient pourra manger et sourire avec un confort absolu.
Quelles sont les recommandations pour les patients qui doivent subir ce type d’intervention ?
Qu’ils recherchent un bon professionnel, digne de confiance, qui leur donnera toutes les informations nécessaires, les options de traitement, les avantages et les inconvénients. Bref, la confiance de savoir qu’ils sont entre de bonnes mains, un professionnel qui utilise des matériaux de première qualité et qui a une expérience avérée. C’est quelque chose qui nous échappe souvent, surtout lorsque le facteur économique, si important de nos jours, nous fait prendre de mauvaises décisions. Par exemple, aujourd’hui, la possibilité de tomber dans ce type de chaînes qui font des campagnes publicitaires agressives sur les prix et qui ont de jeunes professionnels inexpérimentés qui pratiquent des traitements complexes et avancés, peut être un problème. En fait, un pourcentage élevé de nos traitements vise à résoudre des problèmes provenant d’autres centres, et nous le constatons de plus en plus. Il est important de le savoir, car nous oublions parfois que la santé est un bien précieux que nous devons protéger.